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Interview : Steffi (FR/ENG)
Deux mois après la sortie de son excellent troisième album solo pour Ostgut Ton, nous avons posé quelques questions à Steffi pour éclairer son projet.
Il y a deux mois, Steffi sortait chez Ostgut Ton son troisième album solo, World of the Waking State. Habituée des longs formats – l’artiste allemande a également publié des albums collaboratifs avec Analogue Cops et Martyn –, Steffi utilisait alors cette nouvelle œuvre pour sortir de sa zone usuelle, se rapprochant davantage des tendances esquissées quelques mois plus tôt par son mix CD pour la série fabric. World of the Waking State est ainsi un album plus introspectif, touchant à l’ambient, au downtempo ou à l’electro pour esquisser des ambiances troublantes, assemblées en un disque qui n’a pas quitté nos lecteurs depuis la rentrée. Nous avons posé quelques questions à l’artiste afin d’éclairer ce nouveau projet.
Traduction : Michaël Hallé
World of the Waking State, ton nouvel album, est vraiment un album cohérent du début à la fin. On se demande donc comment tu l’as conçu : a-t-il été le fruit d’un long processus, ou les morceaux ont-ils été composés sur une période plus restreinte ? As-tu commencé à écrire l’album avec une idée précise du résultat à l’esprit, ou le son s’est-il développé de lui-même ?
En 2015, j’ai aidé Virginia à produire son album solo pour Ostugut Ton, et nous avons aussi fait une tournée live correspondante. Pour ces deux projets, mon rôle a consisté à prêter main forte à l’occasion ; à mon retour j’avais donc prévu du temps libre pour travailler seule en studio pendant 6 semaines, et écrire un éventuel nouvel album. J’ai eu une phase de travail constant pendant laquelle je n’avais pas à voyager ou à faire d’autre choses. Je me suis juste enfermée sans trop savoir quoi faire et me suis jetée dans le vide. Cette fois-ci je ne voulais pas me restreindre, en termes de tempo, de genre, ou de concept.
Cet album a aussi des airs de tournant dans ta discographie, il résonne en tout cas comme un pas de côté par rapport aux types de sonorités qui t’étaient associées — par rapport à la durée de cette sortie. Est-ce que cela prend racine dans le processus de création de l’album ? Est-ce que sa conception a été différente de celle des deux précédents, et de quelle manière ?
Je suppose qu’on pourrait le catégoriser comme étant avant tout un album d’écoute. Dans l’ensemble, il se rapproche plutôt d’un son electro-IDM expérimental. On trouvait déjà des prémices de ces genres sur mon deuxième album Power of Anonymity, et il me semblait naturel pour ce troisième album de poursuivre dans cette direction — bien que les deux premiers albums aient été guidés par une conception précise du son et du style musical, alors qu’ici je me suis détaché de toutes ces choses. Des jams très intéressants sont apparus grâce à cela.
Rétrospectivement, ton mix fabric94 sorti il y a quelques mois semble annoncer les sonorités contenues dans cet album. Comment articulerais-tu ces deux sorties ? Y avait-il de ta part une volonté consciente d’introduire ton album, ou s’agissait-il simplement d’un reflet de tes goûts musicaux du moment ?
J’aime joindre plusieurs projets quand j’en ai l’occasion. Tous les enregistrements effectués pour World of the Waking State étaient finis en octobre 2016 ; une fois les bases de l’album solidifiées, j’ai décidé de faire une pause de janvier à mai 2017, afin de boucler ces deux projets sans avoir à me dépêcher ni à être épuisée par des voyages ou des concerts. Il y a donc eu une superposition, signifiée par un fort besoin de m’écarter de la house et de la techno pour me consacrer à une musique plus offbeat dans les deux cas.
Plus généralement, est-ce que le processus de création de ce nouvel album a eu un effet sur tes DJ sets ?
La diversité est pour moi la chose la plus importante en tant que DJ, et je n’ai jamais aimé devoir me tenir à un seul genre dans mes sets. Il s’agit pour moi d’une évolution naturelle, qui se poursuit depuis 20 ans. Cela dépend beaucoup de l’intérêt du moment, de l’état d’esprit. Il y aura toujours de nouvelles choses dans mes sets, ou d’anciennes idées qui reviennent, mais il ne s’agit pas d’un demi-tour soudain dû à un album ou à un mix enregistré ; mais c’est sûr qu’on peut trouver des éléments de cette musique dans mes DJ sets.
Les morceaux de l’album semblent évoluer en suivant leur propre chemin, presque comme s’ils se développaient lentement, de manière organique. Est-ce que le processus d’écriture de ces morceaux différait de celui de tes productions précédentes ?
Pour cet album, j’ai laissé de côté les drum machines traditionnelles comme les Roland pour créer tous les sons par moi-même à l’aide de synthétiseurs, donc on peut dire qu’il n’a pas exactement une approche house/techno classique. Par ailleurs les mélodies ont plus d’espace pour respirer, par exemple j’ai utilisé moins de cordes que d’habitude cette fois-ci. Cet album est beaucoup plus axé sur le rythme.
Le titre de l’album, World of the Waking State, peut se lire à différents niveaux. Mis en relation avec la pochette et les titres des morceaux, il évoque également l’idée d’une évolution organique, comme nourrie par les morceaux eux-mêmes. As-tu sciemment noué un lien direct entre l’artwork, la tracklist et le contenu musical de l’album ?
Une amie proche, Laurie, a conçu la pochette, c’est une tatoueuse qui utilise une technique pointilliste que j’aime beaucoup. Je lui ai demandé de faire l’artwork, on a écouté l’album ensemble à la maison et elle l’a écouté intensivement toute seule pour le transcrire en image. C’était super de la voir traverser ce processus créatif, et de visualiser si parfaitement ma musique. C’est comme si elle avait lu dans mes pensées !
Le titre peut aussi être lu comme un commentaire sur le monde actuel — ce que refléterait les sonorités sombres et mélancoliques de la plupart des morceaux. Pourrais-tu détailler les thèmes que tu souhaitais traiter au travers du contenu extra-musical de l’album ?
Je ne réfléchis pas beaucoup quand j’écris de la musique, je me laisse conduire et le résultat est toujours une surprise. Je pense vraiment que l’état d’esprit influe grandement sur le résultat d’une journée de travail en studio. J’aime le fait que l’album et le titre des morceaux puissent donner l’occasion d’associer des idées à ces pistes, mais je laisse à chacun le soin de les imaginer.
La cohérence quasi holistique de l’album laisse penser qu’il rendrait vraiment bien en live. Est-ce quelque chose que tu as prévu d’organiser ?
Le 21 septembre, j’ai fait un live au Saüle du Berghain, ce sera le seul cette année et il était entièrement consacré au son que l’on trouve sur cet album. La musique doit être écoutée dans un certain contexte ; l’année prochaine j’irai donc plus loin dans cette idée pour voir où elle pourrait fonctionner, et si je peux faire une petite tournée, étant donné qu’il ne s’agit pas d’une musique club ordinaire et qu’elle n’irait pas n’importe où.
Tu viens de sortir un album et un mix fabric, ce doit donc être incertain à ce stade, mais est-ce que tu penses aller plus loin dans cette nouvelle direction à l’avenir, ou est-ce qu’il s’agit plutôt d’une exception ?
La créativité est une énergie organique qui se déplace sans cesse, donc cet album fait forcément partie d’une entreprise plus large au bout du compte. Je ne ressens pas le besoin de revenir à des choses que j’ai déjà faites, mais ça ne veut pas dire que je ne referai pas un autre album entièrement dancefloor. La beauté de la création d’albums est d’avoir l’opportunité d’exprimer plus de choses que sur un single, ce qui permet d’approfondir et d’élargir ses horizons.
Pour finir, pourrais-tu nommer quelques albums que tu as écoutés ou appréciés pendant l’élaboration de l’album ?
Aucun, puisque je n’écoute pas de musique lorsque je suis en studio.
Merci à Steffi pour ses réponses – World of the Waking State est disponible chez Ostgut Ton. Photographie : Stephan Redel.
Two months ago, Steffi released her third solo album, World of the Waking State, on Ostgut Ton. Familiar with the full-length format – she’s also behind collaborative albums alongside Analogue Cops and Martyn –, Steffi used this new LP as a means to step out of her usual zone, getting closer to the tendencies that her mix CD for fabric showcased a few months before. World of the Waking State is more of an introspective record, drawing from ambient, downtempo or electro to develop troubling atmospheres, united within a record that hasn’t left our players since it was released. We asked the artist a few questions in order to shed light on this new project.
World of the Waking State, your new album, is a really cohesive record throughout. This had me wondering how the record was shaped: was it the result of a long process, or were the tracks written over a shorter period? Did you start writing the record with a specific idea of the way it should sound, or did this sound develop by itself?
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